Lecture en plein air aux Ateliers des Arques

Les Ateliers des Arques vous invite à une lecture en plein air avec Frédéric Boyer, Anne-James Chaton et Valérie Rouzeau.
Figures majeures de l’écriture et de la poésie contemporaines, Frédéric Boyer, Anne-James Chaton et Valérie Rouzeau donneront à entendre un même souci d’articuler la langue poétique à une expérience de la nature, de la terre ou du vivant, qui renoue avec l’origine latine du mot « culture ».
L’intérêt de ce retour aux origines est de rappeler le lien fondamental qui existe entre la culture, la pédagogie, l’art de vivre et le souci de la terre. C’est de la réactivation poétique de cette origine perdue qu’il s’agira dans les textes choisis pour la lecture.
Avant de désigner une activité de l’esprit humain ou le produit de cette même activité, la culture est une métaphore qui trouve son origine chez Cicéron, en 45 avant notre ère, dans un dialogue intitulé Les Tusculanes. Alors qu’il s’interroge
sur la capacité du philosophe, qui se « dit spécialiste en l’art de vivre », à mettre sa vie en conformité avec ses principes, Cicéron en vient à établir l’analogie suivante :
« Un champ, si fertile soit-il, ne peut être productif sans culture, et c’est la même chose pour l’âme sans enseignement ».

Frédéric Boyer
Avec Frédéric Boyer, auteur d’une traduction remarquable de réactualisation des Géorgiques de Virgile sous le titre de Le Souci de la terre (Gallimard, 2019), nous donnerons à entendre une écriture du chant de la terre et de ses transformations, avec le souhait de partager, aujourd’hui davantage au regard de la situation écologique critique
de notre monde, les interrogations de Virgile sur ce qui peut nous lier à la terre et nous en délier, sur notre situation précaire d’hôtes fugitifs des paysages et des labours, faisant de la description des travaux et des soins à fournir une sorte de mémoire perdue de nous-mêmes, de notre condition de terrestres.
Avant cela, Frédéric Boyer avait publié Dans ma prairie (P.O.L, 2014) long poème incantatoire évoquant un lieu à la fois intime et universel, imaginaire et terriblement réel.

Anne-James Chaton
Depuis 2021, boursier de la Villa Médicis, Académie de France à Rome, Anne-James Chaton aime arpenter les rues Romaines en lisant L’Histoire naturelle de Pline l’Ancien. Il entend vérifier, au quotidien, la véracité des assertions de l’écrivain latin. Pourquoi le blé se vend à vil prix en certains endroits ? Quand y a-t-il eu pour la première fois des barbiers ? Quelles eaux changent la couleur du corps humain ? Les textes de l’écrivain et naturaliste romain lui permettront d’aborder également les grandes questions de notre époque : pour quelles raisons des ouvertures se forment dans les terres ? Pourquoi certaines ont été complètement changées en mer ? Quels remèdes particuliers peuvent être tirés des animaux ? ...

Valérie Rouzeau, dont les études littéraires de traductrice (elle est la traductrice de Sylvia Plath, de Ted Hughes et de William Carlos Williams) l’ont conduite à décortiquer la langue et à détourner volontiers les expressions toutes faites pour leur redonner sens et vitalité, adopte une position singulière entre l’attention aiguë au vivant, en particulier le végétal et les oiseaux, et une forme de légèreté, de goût pour la chanson, à la façon d’un Apollinaire.
Une écriture originale dans le paysage poétique actuel, où la rencontre inattendue entre le surréel du quotidien et la distanciation gouailleuse face à elle-même, crée sans cesse la surprise.

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