Le Lot n’a pas toujours été cette rivière paisible réservée aux plaisanciers. Dès le XIIIᵉ siècle, son cours sinueux devient une véritable artère commerciale. Sur ses flots, les gabares – imposants bateaux à fond plat – acheminent le vin de Cahors, le charbon des Cévennes, le bois, les peaux ou les fruits vers Agen, Bordeaux et au-delà. Une navigation exigeante, rendue possible par un savant réseau d’écluses et de barrages, et orchestrée par des hommes de rivière aguerris, souvent au prix d’un labeur rude. À ce jour, plus de 70 écluses jalonnent la rivière, certaines encore manuelles, véritables témoins vivants du génie hydraulique lotois. Au XIXᵉ siècle, le Lot connaît son âge d’or fluvial, jusqu’à ce que le chemin de fer relègue les gabares au rang de souvenirs. Aujourd’hui, grâce à une restauration patiente du cours navigable, cette mémoire ressurgit, vive et partagée, dans chaque écluse que vous franchissez, chaque méandre que vous contournez.


